ODD 11. Villes et communautés durables

Nous évaluons le comportement thermique des écosystèmes urbains pour adapter les villes au changement climatique

Space earth observation data are complemented with aerial socio-economic data and urban climate models to generate population vulnerability maps. In this image, we see land surface temperatures over Barcelona at very high spatial resolution (2 m.)

Jordi Corbera Simon, Chef Earth Observation
Institut Cartogràfic i Geològic de Catalunya, Barcelone, Espagne

Grâce aux données de l’observation de la Terre, nous étudions la réponse thermique des écosystèmes urbains au changement climatique. Nous pouvons prévoir les impacts en termes de design urbain ou de populations exposées.

Interview

Jordi Corbera Simon
Photo: Eva Parey

Je suis en charge de l’observation de la Terre à l’Institut cartographique et géologique de Catalogne (ICGC).

J’ai un Ph.D. en physique, et passé l’essentiel de ma vie professionnelle à développer des produits et des services intégrant des données géo-spatiales, principalement issues des satellites. J’ai débuté ma carrière dans la surveillance par satellite des fluctuations des glaciers en Antarctique.

Image spectrale de Copernicus Sentinel-2 de la zone métropolitaine de Barcelone. Les zones rouges correspondent à des zones de végétation. Les zones bleues indiquent l’empreinte carbone de l’écosystème urbain
Image: European Union , Copernicus Sentinel-2 imagery

Les vagues de chaleur constituent un indicateur pertinent du changement climatique.

Elles augmentent en intensité et en récurrence temporelle. En 2003, plus de 70 000 personnes sont ainsi mortes des conséquences de la canicule en Europe, et plus particulièrement dans les écosystèmes urbains.

Barcelone, l’une des villes les plus denses d’Europe, située dans un climat méditerranéen, souffre ainsi de pics de chaleur intenses amplifiés par sa morphologie, les matériaux de couverture utilisés, et une faible proportion d’espaces verts, avec moins de 7m2 par habitant, ce qui est bien en dessous des recommandations de l’OMS.

Grâce aux données issues de l’observation de la Terre, nous étudions la réponse thermique des écosystèmes urbains au changement climatique.

Nous pouvons prévoir ses impacts en termes de design urbain ou de populations exposées.

L’ICGC a mis en place des capacités de production pour cartographier les zones climatiques locales et développer des représentations de risques et de vulnérabilité des zones urbaines.

Ces cartes sont réalisées à partir des données spatiales de l’observation de la Terre, en particulier les satellites Sentinel 2 et Sentinel 3 du programme Copernicus de l’Union européenne, associées à des moyens aéroportés.

Les données d'observation spatiale de la Terre sont complétées par des données socio-économiques aériennes et des modèles de climat urbain pour générer des cartes de vulnérabilité des populations. Sur cette image, nous voyons les températures de surface terrestre au-dessus de Barcelone à très haute résolution spatiale (2 m.)
Image: ICGC

Grâce à cette cartographie, nous pouvons visualiser les zones de vulnérabilité de la population aux vagues de chaleur. En intégrant à ces informations des statistiques démographiques et les modèles climatiques urbains, nous pouvons améliorer la résolution des informations thermiques de Copernicus Sentinel-3 de 1km à 100m.

L’objectif n’est pas, à mon humble avis, de créer des villes intelligentes, mais bien plutôt des villes durables qui puissent participer à la réalisation des objectifs de développement durable grâce aux ressources spatiales dont nous disposons.

Je voudrais lancer un message pour inviter de nouveaux talents à nous rejoindre. Ensemble nous pourrons développer des solutions innovantes pour résoudre les défis auxquels nous sommes confrontés sur notre planète Terre.

A l’ICGC, l’équipe est composée de personnes venant de filières diverses comme la géographie, la topographie, la physique, l’ingénierie, l’informatique, les mathématiques ou la biologie entre autres car les technologies spatiales nous offrent une vision multidisciplinaire de notre planète.

Galerie

Image spectrale de Sentinel 2 de la zone métropolitaine de Barcelone. Les zones rouges correspondent à des zones de végétation. Les zones bleues indiquent l’empreinte carbone de l’écosystème urbain.
À partir des données d'observation par satellite, nous pouvons produire des cartographies alternatives des zones climatiques locales (LCZ). Les LCZ sont définies par une norme internationale basée sur les propriétés radiatives et métaboliques, un outil essentiel pour évaluer la réponse thermique
En croisant les données d'observation de la Terre fournies par Sentinel 3 et la cartographie LCZ, la résolution spatiale d'origine passe de 1 km à 100 m. Ceci permet de dessiner le comportement thermique des différentes zones urbaines pour agir sur les conséquences du réchauffement climatique.
Les données d'observation spatiale de la Terre sont complétées par des données socio-économiques aériennes et des modèles de climat urbain pour générer des cartes de vulnérabilité des populations. Sur cette image, nous voyons les températures de surface terrestre au-dessus de Barcelone à très haute résolution spatiale (2 m.)
À partir des données d'observation de la Terre sur la température de la surface du sol, nous définissons une température de référence en dehors de la zone urbaine pour établir la carte des îlots de chaleur urbains (U.H.I.). Lorsque la différence entre la température urbaine et la température de référence dépasse 4-4,5 ° C, comme on le voit dans la zone métropolitaine de Barcelone, les phénomènes UHI deviennent très apparents.
Image spectrale de Sentinel 2 de la zone métropolitaine de Barcelone. Les zones rouges correspondent à des zones de végétation. Les zones bleues indiquent l’empreinte carbone de l’écosystème urbain.
Image spectrale de Sentinel 2 de la zone métropolitaine de Barcelone. Les zones rouges correspondent à des zones de végétation. Les zones bleues indiquent l’empreinte carbone de l’écosystème urbain. Image: European Union , Copernicus Sentinel-2 imagery
À partir des données d'observation par satellite, nous pouvons produire des cartographies alternatives des zones climatiques locales (LCZ). Les LCZ sont définies par une norme internationale basée sur les propriétés radiatives et métaboliques, un outil essentiel pour évaluer la réponse thermique
À partir des données d’observation par satellite, nous pouvons produire des cartographies alternatives des zones climatiques locales (LCZ). Les LCZ sont définies par une norme internationale basée sur les propriétés radiatives et métaboliques, un outil essentiel pour évaluer la réponse thermique Image: ICGC
En croisant les données d'observation de la Terre fournies par Sentinel 3 et la cartographie LCZ, la résolution spatiale d'origine passe de 1 km à 100 m. Ceci permet de dessiner le comportement thermique des différentes zones urbaines pour agir sur les conséquences du réchauffement climatique.
En croisant les données d’observation de la Terre fournies par Sentinel 3 et la cartographie LCZ, la résolution spatiale d’origine passe de 1 km à 100 m. Ceci permet de dessiner le comportement thermique des différentes zones urbaines pour agir sur les conséquences du réchauffement climatique. Image: ICGC
Les données d'observation spatiale de la Terre sont complétées par des données socio-économiques aériennes et des modèles de climat urbain pour générer des cartes de vulnérabilité des populations. Sur cette image, nous voyons les températures de surface terrestre au-dessus de Barcelone à très haute résolution spatiale (2 m.)
Les données d’observation spatiale de la Terre sont complétées par des données socio-économiques aériennes et des modèles de climat urbain pour générer des cartes de vulnérabilité des populations. Sur cette image, nous voyons les températures de surface terrestre au-dessus de Barcelone à très haute résolution spatiale (2 m.) Image: ICGC
À partir des données d'observation de la Terre sur la température de la surface du sol, nous définissons une température de référence en dehors de la zone urbaine pour établir la carte des îlots de chaleur urbains (U.H.I.). Lorsque la différence entre la température urbaine et la température de référence dépasse 4-4,5 ° C, comme on le voit dans la zone métropolitaine de Barcelone, les phénomènes UHI deviennent très apparents.
À partir des données d’observation de la Terre sur la température de la surface du sol, nous définissons une température de référence en dehors de la zone urbaine pour établir la carte des îlots de chaleur urbains (U.H.I.). Lorsque la différence entre la température urbaine et la température de référence dépasse 4-4,5 ° C, comme on le voit dans la zone métropolitaine de Barcelone, les phénomènes UHI deviennent très apparents. Image: ICGC

À partir de technologies spatiales issues du programme Copernicus Sentinel 2, nous pouvons créer les cartes des zones climatiques locales (LCZ). Nous pouvons ensuite combiner ces données avec les températures de surface fournies par Sentinel 3 avec une résolution de 1 km à 100 m et obtenir les cartes des îlots de chaleur urbains.
Source: ICGC

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