ODD 2. Faim «zéro»

Nous utilisons les images du satellite Sentinel-2 pour détecter les anomalies dans les champs d’oliviers

Champ d'oliviers dans la région de Zarzis, en Tunisie.

Abdelaziz Kallel, Professeur
Centre de Recherche en Numérique de Sfax, Tunisie

Avec 30% de la surface cultivée et 50% du total de nos exportations agricoles, l’olive occupe la première place dans l’agriculture en Tunisie. En partenariat avec le CESBIO et le CNRS, nous utilisons les images satellitaires de la mission Sentinel-2 du programme européen Copernicus pour détecter dans les champs d’oliviers, les anomalies et les stress hydriques qui se multiplient avec le changement climatique.

Interview

Je suis Abdelaziz Kallel, professeur de traitement de signal et de l’image au Centre de Recherche en Numérique de Sfax. Je suis également le chef de l’équipe télédétection pour une agriculture intelligente.

Abdelaziz Kallel.
Image: Ilyes Gaidi

Notre mission est de surveiller la végétation partout dans le monde et en particulier en Tunisie. Quand je dis végétation, il s’agit de forêts ou des champs agricoles. Nous utilisons différentes sortes de capteurs : le satellite, l’avion, les drones ou les robots.

Les données satellite permettent de détecter la variation des propriétés biophysiques des arbres comme la teneur en chlorophylle, en eau ou en nutriments, mais aussi la diminution de la densité du feuillage.
Image: IRD – IRA – Christian Lamontagne

Avec 30% de la surface cultivée et 50% du total de nos exportations agricoles, l’olivier occupe la première place dans notre agriculture. Sa culture est importante dans notre sécurité alimentaire et dans notre balance commerciale. Nous avons plusieurs défis : Augmenter les rendements en termes de quantité et de qualité afin d’atteindre les standards internationaux, comme c’est le cas en Europe. Par ailleurs, le changement climatique devient une réalité et il faut s’y adapter. On observe de plus en plus d’épisodes de stress hydrique et l’apparition de plusieurs maladies. Nous avons besoin d’oliviers qui soient adaptés à des conditions de plus en plus en plus difficiles.

Notre objectif est de détecter les anomalies et les stress à grande échelle.

Nous utilisons pour cela des données de télédétection en particulier les images du satellite Sentinel-2 du programme européen Copernicus. Au delà de notre équipe, nous avons plusieurs partenaires: en Tunisie, l’Institut de l’Olivier, expert en agronomie et qui nous aide à détecter et analyser les anomalies au niveau du champs, et en France nous avons comme partenaire le CESBIO et le CNRS qui sont experts dans la modélisation et le traitement des signaux de télédétection. Nous développons aussi plusieurs projets avec des partenaires socio-économiques comme Orange Innovation et plusieurs start-ups. 

Nous traitons les données satellite afin de détecter la variation des propriétés biophysiques de la culture: par exemple, la diminution de la teneur en chlorophylle, la diminution de la teneur en eau ou de nutrition et aussi la diminution de la densité de feuilles, c’est à dire le nombre de feuilles par arbre et la surface de chaque feuille. Tous ces signes peuvent indiquer une possibilité de maladie, plus ou moins grave.

Les agriculteurs sont les utilisateurs finaux les plus importants. Pour cette raison, dans la plateforme que nous sommes en train de développer actuellement nous allons avoir une application mobile pour eux.

Elle va informer les agriculteurs semaine après semaine sur l’état de leurs arbres, en particulier s’il y a un stress hydrique ou de nutrition ou même des problèmes liés à des anomalies.

Le message que je voudrais transmettre aux visiteurs de l’exposition est que actuellement les satellites d’observation de la Terre sont réellement un outil puissant et concret pour l’analyse des effets du changement global. Mais c’est le rôle de nous tous de lutter contre ce changement.

Culture de dates à Bouhel-sdada, Tunisie . Image prise par le satellite français Pléiades du CNES le 24 décembre 2017. Avec le changement climatique, les cultures subissent des épisodes de stress hydrique plus fréquents et plus longs, souvent accompagnés de maladies. L'observation de la Terre permet de les détecter à grande échelle et d'alerter les agriculteurs grâce à des applications mobiles.
Image: CNES 2017, Distribution airbus DS
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