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Aarti Holla-Maini, Directrice, Bureau des Nations Unies pour les affaires spatiales, UNOOSA

Interview

« Le pouvoir transformateur des solutions spatiales ne doit pas être sous-estimé. Nous devons de toute urgence reproduire et étendre les meilleures pratiques pour soutenir l’action locale et sauver des vies. »

Je m’appelle Aarti Holla-Maini et je suis directrice de l’UNOOSA, le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies. L’UNOOSA aide les États membres à développer une gouvernance spatiale mondiale par le biais du COPUOS, le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, et les aide à tirer parti des solutions spatiales pour répondre à leurs priorités nationales et atteindre les objectifs de développement durable. L’Espace est un outil clé pour progresser vers la réalisation des objectifs de développement durable. Les communications par satellite contribuent à réduire la fracture numérique. Elles apportent de la connectivité aux communautés isolées. Elles permettent l’accès à l’éducation et aux soins de santé. Elles permettent l’inclusion financière numérique et de nombreuses autres applications qui reposent toutes sur l’accès au réseau fédérateur Internet. En cas de catastrophe, les satellites permettent des communications vitales, lorsque d’autres infrastructures de communication ont été détruites. L’imagerie satellitaire nous permet de mesurer et de surveiller l’état et le rythme des changements sur notre planète comme la fonte des calottes polaires, l’état de la déforestation ou l’augmentation de la température des océans. Si nous pouvons mettre des images haute résolution entre les mains des gouvernements, nous pourrons alors leur donner les moyens d’agir au niveau local, par exemple en fournissant une alerte précoce et une évacuation en cas de tempêtes ou d’inondations imminentes qui s’accentuent avec les effets du changement climatique.

Si nous ne l’avions pas vu depuis l’Espace, nous ne saurions même pas qu’il existe une crise climatique.

L’un des principaux défis réside dans la capacité des États membres à parvenir en temps opportun à un consensus sur les questions cruciales de la gouvernance spatiale. Si nous voulons préserver l’accès aux services spatiaux pour l’avenir, les États membres doivent alors progresser vers de nouveaux cadres pour la coordination du trafic spatial, les débris spatiaux et l’utilisation des ressources spatiales. Le consensus prend du temps, mais il démontre un processus inclusif qui gagne la confiance de tous les États membres. Si nous ne pouvons pas saisir l’opportunité de relever ces défis dès maintenant, nous risquons alors de compromettre notre capacité à accéder à de nombreux services et solutions sur lesquels nous comptons dans notre vie quotidienne, de la transmission télévisée en direct aux prévisions météorologiques, sans oublier notre capacité à utiliser les systèmes de navigation par satellite dans nos voitures ou sur nos téléphones.

Il ya cependant une opportunité dans les décisions prises par les chefs d’État avec le Pacte pour l’avenir, qui appelle le COPUOS à travailler sur de nouveaux cadres pour les questions critiques. Notre attention se porte désormais résolument sur la mise en œuvre du Pacte. Au niveau des États membres, le plus grand défi réside dans la fracture numérique. L’imagerie satellitaire haute résolution n’est souvent pas abordable pour les pays qui en ont le plus besoin. Cela représente une opportunité pour l’UNOOSA, en tant qu’expert spatial, de négocier des remises sur volume auprès de nos partenaires du secteur privé en faveur des pays en développement en regroupant la demande de ceux qui en ont besoin. 

Aux visiteurs de l’exposition L’Espace pour notre Planète, je voudrais dire que nous dépendons tous de l’Espace au quotidien, même si nous ne nous en rendons pas compte. Vous n’avez pas besoin d’être un grand pays spatial ni même de posséder un satellite pour accéder aux avantages de l’Espace.

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